Comme toutes les addictions, celle du jeu est un cercle vicieux dans lequel le sujet ne sait pas vraiment comment il a pu s’y glisser. Les symptômes sont difficiles à déceler, car le joueur présente un comportement presque normal lorsqu’il échange avec ses proches. Il ne faut pas se voiler la face, la réalité est là et c’est un sujet délicat pour les opérateurs et établissements qui sont souvent diabolisés. L’addiction touche une petite partie des joueurs, mais il faut être au courant du phénomène. Quelles sont les causes et les conséquences de ce danger ? Comment déceler les symptômes lorsque l’on a des doutes ? Enquête.
Les causes de l’addiction
Les casinos en ligne sont souvent mis en cause dans le développement de cette maladie, car ils sont disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il est très facile de ne pas voir le temps passer dans ce contexte, puisqu’en plus le joueur s’amuse directement de chez lui et n’a pas besoin de faire de pause. Dans les casinos terrestres, les développements d’addictions peuvent avoir lieu également, mais les horaires de fermeture et l’inconfort relatif des salles ne permettent pas de passer des jours entiers sans en sortir. Sur les casinos en ligne, les gains s’avèrent aussi plus faciles à obtenir, car on ne peut pas comparer ce qu’on gagne par rapport aux autres joueurs en direct. Le sujet peut se sentir particulièrement chanceux. Il est très important cependant de rester objectif. Les casinos en ligne et terrestres sont diabolisés et accusés de rendre malade une partie des joueurs. Une addiction est un comportement déclenché par certains facteurs, mais certains individus ont plus de risques de développer une addiction que d’autres. Les raisons psychologiques d’une addiction sont vastes, mais nous ne sommes ainsi pas tous égaux devant les risques de sombrer dans la dépendance. Les casinos exercent une activité rentable et lucrative, ce n’est pas une cour de récréation anthropophile. Dans cette optique, de nombreux débordements sont possibles. Dans la mesure où ils sont réglementés, les casinos sont un lieu de divertissement payant, où on peut gagner, mais où il faut également garder son sang-froid sans oublier de s’amuser.
Il est possible de gagner de grosses sommes au casino. Ainsi, le sujet à risque ne verra que le montant du gain remporté, et ne fera pas un comparatif des sommes engagées pour l’obtenir. Parmi les causes de l’addiction, on peut aussi noter une forte influence psychologique. En effet, la victoire conjuguée au risque de perte représente une sacrée dose d’adrénaline. Le sujet ne sera donc pas dépendant du jeu en lui-même, mais plutôt de la sensation que lui procure le fait d’engager de l’argent dans l’espoir de le multiplier.
Comment déceler le risque et à qui s’adresser ?
L’addiction est un mécanisme très complexe qui peut se révéler de plusieurs façons et peut être très difficile à déceler pour les proches. Dans un premier cas, le sujet s’en rend compte, mais ne sait pas comment s’en sortir. Dans un deuxième exemple, le sujet ne voit pas sa maladie alors que ses proches ont aperçu un comportement anormal et tentent de raisonner la personne malade.
Les symptômes du jeu pathologique sont nombreux et présentent des degrés plus ou moins élevés. Par exemple, la préoccupation par le jeu occupe la majeure partie du temps du joueur. Ce dernier peut prendre du temps à élaborer des stratégies pour gagner toujours plus ou se questionner sur la manière d’obtenir toujours plus d’argent pour jouer. Le sujet voudra aussi miser de plus en plus d’argent pour ressentir l’adrénaline attendue. Il sera ainsi très agité ou nerveux lorsqu’il essaiera de s’éloigner des plateformes de jeu pendant un moment. Les difficultés de la vie deviendront un prétexte supplémentaire pour « noyer » son chagrin dans le jeu. Lorsque le sujet perd de l’argent au jeu, il tentera par tous les moyens de se refaire un autre jour.
Du caractère vicieux de l’addiction, on note également que le joueur malade mentira à son entourage et à son thérapeute - s’il en a un -, et diminuera la réalité de ses pertes et de son addiction. Une autre dérive grave de la maladie consiste pour le joueur pathologique à trouver toujours plus de nouveaux moyens de gagner de l’argent pour le rejouer (falsification, fraude, vol, etc.). Au niveau relationnel et professionnel, la personne peut perdre des relations ou saboter sa carrière à cause du jeu. Paradoxalement, il compte aussi sur les autres pour obtenir de l’argent pour le dépenser dans d’autres tentatives de gains.
Une autre dérive grave de la maladie consiste pour le joueur pathologique à trouver toujours plus de nouveaux moyens de gagner de l’argent pour le rejouer (falsification, fraude, vol, etc.).
Quand on a repéré un comportement à risque, il est très important de d’abord analyser la situation afin de confirmer cette intuition en vérifiant les points ci-dessus. Il faudra écouter le joueur qui en souffre pour déceler les symptômes, mais aussi pour soulager le malade. La clé du soutien est la compassion. Il faudra tenter d’aborder le sujet avec la personne sans la forcer à parler ou à changer. En effet, la demande de soin doit venir de lui et pas d’une personne extérieure au risque d’être contre-productive. Il est déconseillé de blâmer le joueur sous peine de le renfermer encore plus dans la solitude dans laquelle il est déjà. Des institutions françaises sont en place pour amorcer le dialogue de la prise de conscience, puis de la guérison.
Quand l’addiction au jeu fait la Une de l’actualité
Un exemple très concret d’addiction au jeu a pu être remarqué dans l’actualité récemment. Une jeune femme de 24 ans a laissé ses trois filles âgées de 8 mois et 5 ans dans un hôtel pour aller jouer au casino de Royan. Le personnel de l’hôtel a été alerté par les cris et les pleurs des enfants et a prévenu la police après que l’aînée ait déclaré que sa maman était « partie jouer de l’argent au casino ». La mère a été repérée dans l’établissement de jeu et s’est échappée lorsqu’elle a réalisé que la police venait pour l’appréhender. La jeune femme était déjà recherchée par les services de protection de l’enfance et s’était déplacée de nombreuses fois pour ne pas être retrouvée. Les enfants ont finalement été confiés aux services sociaux de l’Indre.